La place Notre Dame, telle qu’elle est aujourd’hui, a beaucoup évolué dans le temps. En effet, derrière le chevet de l’église, le cimetière occupait l’emplacement de la rue Notre-Dame que l’on ouvrit par la suite, et une partie de l’espace devant l’église, où se trouvait une immense croix. C’est là que se tenaient les assemblées d’habitants convoquées « au son de la cloche » et qu’avait lieu tous les ans, le jeudi de la Pentecôte, la procession de la Confrérie du Bœuf. Au fur et à mesure du développement de la population dans le bourg, on s’aperçut très vite qu’il fallait agrandir la place en démolissant les vieilles maisons qui faisaient face à l’église et qui l’entouraient. En 1682, les États de Bourgogne accordent une somme « pour faire une place à Semur des marches au-devant de l’église paroissiale » en détruisant ces constructions insalubres. Pour dédommager leurs propriétaires un impôt supplémentaire est levé sur la ville et les communautés du bailliage.
Mais les alentours immédiats de la collégiale sont encore très encombrés quand en 1843, Viollet-le-Duc rédige une étude préalable à sa restauration. « Sur la face nord du porche est appliquée une maison qui fait passer les poutres de ses planchers à travers le mur jusque dans le porche lui-même. Du côté du midi, le long de la nef, sont accolées des maisons et des cours humides qui pourrissent les murs de ce côté, le terrain étant plus haut que l’église. Contre le pignon sud vient buter le bâtiment de l’hôtel de ville dont le jardin enveloppe toute l’abside et entretient dans cette partie de l’édifice une humidité constante. Des latrines sont disposées entre les contreforts, le côté nord est gâté par des massifs de maçonnerie qui viennent remplir tous les espaces vides entre les éperons. » Les travaux menés par ce grand architecte de 1844 à 1854 sauvèrent alors l’église d’une ruine inéluctable. Toutefois deux maisons, dont une boucherie, bien visibles sur les gravures anciennes, restèrent accrochées à ses murs jusqu’à leur démolition, après rachat en 1860 et 1865 par le conseil de fabrique.
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Place Notre Dame has evolved considerably over the years. Long ago, the cemetery was located behind the church’s apse on what is now Rue Notre Dame. Later, the area in front of the church featured a large stone cross marking the site where the townsfolk gathered when summoned by the ringing of the bell. It was also the site of the annual Pentecost Tuesday procession of the Brotherhood of the Ox.
As the population grew, the square became too small for the life of the town. Old houses crowding around the church were gradually demolished opening up space. In 1682, the Estates of Burgundy funded improvements to create a proper square. Steps were built leading up to the parish church, and run down dwellings were cleared. To compensate the property owners an additional tax was levied on the town and surrounding communities.
Even in the 1840’s, however, the area around the collegiate church remained crowded. In 1843 the famous architect, Violet le Duc, undertook a study for the church’s restoration. He described houses built directly into the church walls with beams and floors passing right through the masonry. On the south side, the damp courtyards pressed against the nave, rotting the walls; the ground there was higher than the church itself. Behind the choir, the garden of the Town Hall wrapped tightly around the apse, keeping the lower walls perpetually damp. Latrines were built between the buttresses, and the north side was filled with haphazard stonework.
Major restoration work began in 1844, saving the church from ruin. Two houses, one a butcher’s shop, still clung to the church walls until they were purchased and demolished by the town council in 1860 and 1865.
Based on…. N. Bourgeois-Puchot
Cf N. Bourgeois-Puchot : Chronique du Semurois, tome II, p.133-138


